9,90 € TTC
p. 06 Techniques de contournement de la supervision des EDR
p. 16 Audit d’applications Android, Java ne répond plus !
p. 24 Description du système de fichiers ExFAT
p. 30 Introduction
p. 31 OSINT : de l’importance d’une approche méthodologique décentrée des outils
p. 38 L’Open Source Intelligence, un jeu ?
p. 46 Faciliter son Red Team grâce à l’OSINT
p. 52 Exemples d’utilisation d’un TPM (Trusted Platform Module)
p. 64 Première plongée dans le noyau de Windows
p. 74 CTF : un outil pour la sensibilisation large à distance
Too big to fail Les principaux fournisseurs de Cloud peuvent proposer des SLA bien au-delà de ce que la plupart des DSI sont en capacité d’atteindre. Ainsi, pour une DSI, faire le choix de déployer ses applications sur un IaaS ou d’opter pour une messagerie en mode SaaS chez Google ou Microsoft permettra de garantir une certaine tranquillité d’esprit quant à l’amélioration du taux de disponibilité des applications gérées en interne sur ses propres infrastructures. N’en déplaise aux pseudos-spécialistes affirmant que l’auto-hébergement, parfois derrière une ligne ADSL pour les plus hardis, est à privilégier, c’est très loin d’être la solution la plus fiable. Pour atteindre un SLA de 99,9% à 99,99%, il faut non seulement un data center Tiers 3, plusieurs accès opérateurs avec des arrivées fibres empruntant des chemins distincts afin que la connectivité internet ne soit pas le maillon faible, mais surtout des briques logicielles sur lesquelles il doit être possible de réaliser des opérations de maintenance sans rupture de service.
Pourtant, quand bien même les pannes sur les acteurs majeurs de Cloud sont rares, l’actualité récente montre qu’elles ne sont pas impossibles. Les récentes avaries de Facebook et OVH en octobre nous rappellent qu’opérer un Cloud n’est pas de la magie et que les erreurs humaines existent. Et si, à l’époque où l’hébergement interne était la norme, les ruptures de productions arrivaient régulièrement dans les entreprises à la suite d’une avarie technique, une erreur humaine ou une simple panne de courant électrique, celles-ci ne touchaient que l’entreprise concernée. Et quand nous imaginions une panne globale d’Internet, nous avions en tête une faille de sécurité découverte sur le protocole BGP ou une attaque coordonnée sur les DNS racines.
Ce que le Cloud a foncièrement changé c’est la concentration des infrastructures de production et le fait qu’une panne sur un fournisseur de services peut toucher des milliers d’entreprises. Ainsi, lorsque Facebook perd ses liens BGP, ce ne sont pas juste les réseaux sociaux récréatifs ou professionnels de la société qui sont inaccessibles, mais également tous les sites utilisant Facebook comme fournisseur d’identité et d’authentification. Imaginons une panne majeure des infrastructures Microsoft Azure et un nombre considérable d’entreprises se trouvent totalement inopérantes, les utilisateurs ne pouvant plus ouvrir de sessions (Azure AD), accéder à leurs fichiers (Sharepoint), lire ou envoyer des e-mails (Office 365), faire des visioconférences ou accéder aux projets en cours (Teams). Si c’est Google qui tombe, plus d’e-mails pour les particuliers et bon nombre d’entreprises, et « plus d’Internet » pour ceux qui utilisent Google comme cache DNS ou ne savent plus saisir une URL dans Chrome. Enfin, si c’est AWS, le Web ressemblerait à une ville fantôme avec une grande partie des sites inaccessibles ou dysfonctionnels, et côté entreprise, beaucoup d’applications cassées.
Dès lors, si à l’échelle d’une entreprise, le recours à ces géants a du sens, car ils fournissent des SLA difficilement atteignables sans une armée d’ingénieurs et des infrastructures à discrétion. Cependant, à l’échelle d’un ou plusieurs pays, faire reposer l’économie et plusieurs services essentiels sur une poignée d’acteurs, qui en cas de défaillance technique, humaine ou d’une attaque pourrait cesser de fonctionner a de quoi faire frémir tant l’impact serait important.
Ce problème est d’autant plus complexe à aborder, que nous sommes passés majoritairement d’un modèle IaaS à du SaaS et du PaaS. Et s’il était tout à fait faisable de déployer des VM sur plusieurs fournisseurs de Cloud, dans un modèle orienté application, comme il devient majoritaire, c’est largement plus complexe. Il va être difficile de basculer dans l’heure vers Google Workplace si les services Azure AD, Sharepoint et Office 365 sont inaccessibles rendant son parc totalement inutilisable de même que toute communication interne. Ceci est d’autant renforcé par le modèle de vente de Google et Microsoft qui louent leurs services sous forme de bundle plutôt qu’à la carte. Il n’est ainsi pas possible d’acheter chez Google uniquement la solution de messagerie collaborative et chez Microsoft la visioconférence. Cela induit qu’il est très désavantageux financièrement de panacher les services chez plusieurs éditeurs, car cela revient à les payer plusieurs fois.
Ainsi, si les DSI et RSSI d’entreprises ont, à leur échelle, pu améliorer les SLA de leurs applications en les migrant dans le Cloud, ce choix collectif a fortement augmenté l’impact d’une défaillance sur le fonctionnement global des outils numériques à l’échelle mondiale.
Cédric Foll / cedric@miscmag.com / @follc
Face à la transformation digitale de notre société et l’augmentation des cybermenaces, la cybersécurité doit être aujourd’hui une priorité pour bon nombre d’organisations. Après plus de 20 années de publications et de retours d’expérience, MISC apporte un vivier d’informations techniques incontournable pour mieux appréhender ce domaine. Précurseur sur ce terrain, MISC a été fondé dès 2002 et s’est peu à peu imposé dans la presse française comme la publication de référence technique en matière de sécurité informatique. Tous les deux mois, ses articles rédigés par des experts du milieu vous permettront de mieux cerner la complexité des systèmes d’information et les problèmes de sécurité qui l’accompagne.
Afin de maximiser les chances de réussite lors d’une candidature, nous nous sommes tous prêtés au jeu de chercher des informations sur la société concernée ainsi que ses salariés actuels ou anciens. L’abondance d’informations accessibles, surtout depuis l’avènement des réseaux sociaux, qu’ils soient professionnels ou récréatifs, permet facilement d’obtenir de précieuses informations sur le fonctionnement de l’entreprise, les briques techniques utilisées, le parcours et la personnalité des recruteurs. Ces techniques peuvent également être utilisées dans une perspective offensive, tant le parcours des blogs techniques ou des fiches LinkedIn des salariés d’une entreprise peuvent être utiles non seulement pour déterminer l’ensemble des technologies utilisées dans l’entreprise, briques de sécurité comprises telles que les antivirus, EDR ou firewall, mais également pour reconstituer l’organigramme d’une société afin d’augmenter les chances d’une attaque s’appuyant sur du social engineering.
Lorsque l’on parle de tests d’intrusion sur Android, l’esprit de la plupart des auditeurs s’envole vers les outils apktool ou encore dex2jar pour la partie analyse statique. Mais qu’en est-il lorsque les applications ne sont pas développées en Java ou Kotlin ? L’objectif de cet article est de présenter une méthodologie alternative pour les cas de figure moins courants. La méthodologie « classique » des tests d'intrusion mobiles se décompose généralement en 3 parties : l’analyse statique, l’analyse dynamique ainsi que l’analyse des flux réseau. Au sein de cet article, nous nous concentrerons sur une petite partie de l’analyse statique : l’audit du code source de l’application. Le décor étant planté, dépêchons-nous, je n’ai que quelques heures !
Au cœur des stratégies de défense des terminaux, les EDR se positionnent comme des compléments, voire remplaçants, efficaces des solutions antivirales classiques. Cet article étudie différentes techniques permettant de contourner les mécanismes de supervision des EDR (user-land hooking, Kernel Callbacks, et évènements Threat Intelligence). Dans le cadre de cet article, une « boite à outils » implémentant les diverses techniques d’évasion mentionnées a été développée [EDRSANDBLAST].