Face à la transformation digitale de notre société et l’augmentation des cybermenaces, la cybersécurité doit être aujourd’hui une priorité pour bon nombre d’organisations. Après plus de 20 années de publications et de retours d’expérience, MISC apporte un vivier d’informations techniques incontournable pour mieux appréhender ce domaine. Précurseur sur ce terrain, MISC a été fondé dès 2002 et s’est peu à peu imposé dans la presse française comme la publication de référence technique en matière de sécurité informatique. Tous les deux mois, ses articles rédigés par des experts du milieu vous permettront de mieux cerner la complexité des systèmes d’information et les problèmes de sécurité qui l’accompagne.
« La physique nous trahit et James Maxwell est son complice. » - C'est de cette manière que pourrait se résumer ce qui se cache derrière le concept ésotérique de « compromission électromagnétique ». Et encore, il n'a pas encore été question de « La Menace Tempest » (pas si fantôme que ça d'ailleurs)... En termes simples, la compromission électromagnétique pourrait se définir par « la fuite fortuite d'informations lorsqu'elles sont manipulées par des machines électriques ou électroniques ». Les paragraphes qui suivent détaillent quelques aspects de cette menace, à commencer par l’explication de l'origine physique de cette compromission, son exploitation et les moyens de s'en protéger. Mais, il ne faut pas limiter ce concept à ce qu'historiquement on appelle « le Tempest ». En effet, cette physique qui nous trahit (ou du moins trahit nos secrets) est exploitée aux mêmes fins, mais de manière adaptée, par les hackers hardware qui s'en prennent aux cartes à puce ou aux équipements de chiffrement. Une histoire en rouge et noir…
Le rootkit représente une des principales menaces que combattent les éditeurs de logiciel de sécurité. Il s’agit d’un programme qui a pour principal but de se cacher au sein d’un système en utilisant des mécanismes de furtivité. Nous essayons dans cet article de vulgariser dans la mesure du possible les aspects formels décrivant la furtivité. Les rares ébauches de formalisation de ces mécanismes ont été développées dans le cadre spécifique de la modélisation des virus, ces derniers étant toujours assimilés à tort à des fonctionnalités malveillantes. Regardons de plus près les modèles formels qui nous permettent de mieux comprendre ce concept d’actualité.
Les articles précédents ont montré que les signaux parasites compromettants (SPC) constituent une menace très sérieuse permettant de collecter passivement des informations traitées dans un système d’information [N1]. Dans ces articles, il a également été montré que des protections existent couplant des dispositifs matériels (blindage TEMPEST, cages de Faraday [N2]), mesures techniques (zonage TEMPEST, chiffrement) et organisationnelles (règles d’emploi des matériels, procédures). Mais, cette réglementation, établie au niveau du SGDN, ne prend en compte que les attaques passives. Or, tout modèle de sécurité se doit de considérer les attaques actives. Dans le cas du Tempest, il est possible de concevoir des codes malveillants créant ou amplifiant des SPC, exploitant le fait que le logiciel pilote le matériel. Mais, un attaquant peut faire encore mieux et, dans une certaine mesure, plus facilement. De simples méthodes logicielles – typiquement un « simple » virus – permettent de faire sortir des informations d’un poste qui n’est pas en réseau. Dans cet article, nous présentons quelques-unes de ces méthodes.