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Face à la transformation digitale de notre société et l’augmentation des cybermenaces, la cybersécurité doit être aujourd’hui une priorité pour bon nombre d’organisations. Après plus de 20 années de publications et de retours d’expérience, MISC apporte un vivier d’informations techniques incontournable pour mieux appréhender ce domaine. Précurseur sur ce terrain, MISC a été fondé dès 2002 et s’est peu à peu imposé dans la presse française comme la publication de référence technique en matière de sécurité informatique. Tous les deux mois, ses articles rédigés par des experts du milieu vous permettront de mieux cerner la complexité des systèmes d’information et les problèmes de sécurité qui l’accompagne.
L’ingénierie sociale (ou social engineering) est un domaine des plus vastes couvrant de multiples concepts. Certains peuvent être aussi triviaux que le filoutage (plus couramment appelé fishing sous d’autres contrées) et être d’un intérêt des plus limités. D’autres s’appuient sur la classification des individus en différents profils psychologiques y associant des modes opératoires spécifiques (nous pourrions parler de failles).
L’ingénierie sociale à but économique (ou competitive social engineering) est une catégorie bien particulière de social engineering qui a pour objectif de ne recueillir que des informations dont l’analyse et le traitement peuvent conduire à des renseignements de nature à obtenir un avantage concurrentiel. Elle intéresse donc les entreprises mais aussi les États, notamment pour les secteurs stratégiques que sont l’énergie, la défense, l’innovation dans les nouvelles technologies ou pour investir via des fonds souverains. Toutes les actions d’ingénierie sociale s’effectuant à partir de renseignements préalables de nature humaine ou électronique, l’objectif de cet article est de créer intentionnellement des leurres sur l’Internet pour influencer la concurrence, la désinformer et la déstabiliser. Dans cet article, nous allons détailler ces concepts qui reposent tous sur une déclinaison des pots de miel informatiques.
Internet s’est révélé assez rapidement comme le média incontournable pour diffuser de l’information, qu’elle soit vraie ou fausse, au plus large public possible. Mais c’est entre 2009 et 2010 que nous avons pu prendre pleinement conscience de la portée de ce vecteur de rumeurs et de malveillances capable de faire une star d’une inconnue en moins d’une semaine (la vidéo de la chanteuse anglaise Susan Boyle a été vue par cent millions d’internautes en moins d’une semaine et a fait d’elle une star mondiale pendant quelque temps). Mais aussi de nuire, voire de pousser au suicide des personnes fragiles ou encore de déstabiliser des multinationales et d’ébranler des gouvernements.