Comment profiter de sa domotique en toute sécurité ?
14,90 € TTC
p. 04 Entretien avec Gwenhaël Goavec-Merou, créateur d'OpenFPGAloader
p. 12 STC15 : les microcontrôleurs avec un cœur vieux de 45 ans sont toujours d'actualité !
p. 28 À la découverte des machines à états finis
p. 44 Créons un « pilote » bare metal pour une interface série
p. 56 Renforcez la sécurité de votre Home Assistant
p. 70 Comprendre et reproduire un badge NFC avec un ESP32 : signaux, commutation et synchronisation
p. 112 Toujours plus loin dans LiteX : des histoires de nonos et de bar
« Là, ça va trop loin... »
Voilà les exacts mots que j’ai eus en tête en apprenant l’arrivée toute récente du Raspberry Pi 500+. Pas forcément de façon purement négative, mais plutôt dans un contexte où, pour moi, « Raspberry Pi » est surtout initialement synonyme de système embarqué.
Ce nouveau modèle, calqué sur les précédents Raspberry Pi 500 et Raspberry Pi 400, n’est pas une carte (SBC), mais un ordinateur « unibody » sans écran (voyez ça comme un laptop privé d’affichage). Et quand je dis « ordinateur », mes mots sont pesés : quatre cœurs ARM Cortex-A76 à 2,4 GHz, 16 Gio de SRAM LPDDR4, un SSD NVMe de 256 Gio (Raspberry Pi OS réinstallé), Ethernet Gigabit, Wi-Fi 2,4 GHz et 5 GHz, Bluetooth 5.0 + BLE, deux sorties micro-HDMI, USB 3.0, clavier mécanique (switches Gateron Blue KS-33) rétroéclairé, boîtier compact blanc...
Ce n’est plus de l’embarqué, c’est un « PC » desktop ARM, avec en bonus, presque secondaire, une tripotée de GPIO. Même son architecture, reposant sur la puce RP1 gérant toute la connectivité (USB, MIPI, MAC Ethernet, etc.) et reliée au Soc Broadcom en PCIe fait penser à quelque chose de très différent des SBC courants, et est plus proche d’un laptop ARM qu’autre chose. Nous ne sommes même plus dans le monde des « nano-ordinateurs », c’est tout autre chose.
Certes, pour 204 € (deux fois plus cher que le Raspberry Pi 500 standard), ceci reste (presque) tout à fait intéressant, en fonction de l’usage visé, mais il me semble que nous avons là quelque chose qui donne, ou donnera, une tout autre signification au nom « Raspberry Pi ». Sachant que le kit Raspberry Pi 500+ inclut alimentation, câbles et souris « officielle » (?), il ne manque finalement pas grand-chose pour arriver à ce qui est, je pense, inéluctable : un écran, une batterie et un circuit de gestion de charge et vous avez, non seulement un laptop Raspberry officiel, mais également une société Raspberry Pi Ltd cotée en bourse (plus exactement la holding intégrant cette société, à ne pas confondre avec la fondation), qui se transforme littéralement en fabricant d’ordinateurs au même titre que Dell, Lenovo, ASUS, HP, etc.
« Aller trop loin » n’est sans doute pas l’expression la plus adaptée (mon cerveau a tendance à faire ça), mais quelque chose vient de changer. Et je suis prêt à parier que d’autres changements vont suivre dans les mois à venir...
Denis Bodor
Né en 2014, Hackable est un bimestriel destiné aux professionnels et particuliers souhaitant découvrir et progresser dans les domaines de l’électronique numérique et de l’embarqué. Il fournit un contenu riche orienté vers une audience désireuse de bénéficier d'une veille technologique différente et résolument pratique. Le contenu du magazine est conçu de manière à permettre une mise en pratique directe des connaissances acquises et apprendre tout en faisant.

La domotique, c'est fantastique ! Surtout quand ça ne coûte pas trop cher, que ça rend service aussi bien pour le contrôle des lumières, le suivi de la consommation électrique, le contrôle de l'environnement ou l'automatisation, et que tout cela fonctionne avec du logiciel libre, sans exfiltrer des tonnes de données privées chez un fournisseur qui se fera tôt ou tard pirater. Mais à trop vouloir jouer la carte de la sécurité, on se prive parfois de certains avantages. Trouvons donc le bon compromis pour rendre notre installation accessible, sans créer d'énormes brèches...
Dans le précédent article [1], nous avons affiné notre configuration pour supporter pleinement toute la richesse de ce que le langage C et la chaîne de compilation peuvent offrir en termes d'adressage mémoire, et sommes même allés jusqu'à utiliser ces mécanismes pour piloter une série de 64 LED adressables WS2812. Mais tout ceci se passe depuis « l'intérieur » du SoC lui-même et il est temps à présent d'accéder à cet espace depuis le monde extérieur.
Le monde des MCU semble aujourd'hui très homogène et surtout totalement dominé par les architectures ARM, ce qui est, d'un certain point de vue, relativement vrai. Mais les alternatives sont nombreuses, qu'il s'agisse de classiques du genre comme Atmel AVR, de « nouveaux » venus comme l'écosystème ESP32 et/ou une architecture (ISA) conquérant chaque jour plus de part de marché, à savoir le RISC-V. Et dans cet univers parallèle à l'ARM, on trouve des choses qui peuvent paraître assez surprenantes, comme un microcontrôleur développé par Intel en 1980 : le 8051. Et celui-ci est toujours au goût du jour, un nouveau modèle est même arrivé l'été dernier, c'est dire !