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Ah la dépendance à la technologie !
Certaines mésaventures donnent l’occasion de faire des éditos. Celle présentement entrain de se dérouler en ce mardi soir 22h23 se résume en une attente dans une voiture (« wagon » c’est pour les marchandises) du TER 96239 bloqué en gare parce qu’un arbre est tombé sur un caténaire, coupant ainsi l’alimentation de la ligne entre Sélestat et Colmar (et au passage, « Touche pas à mon Alsace ! »). C’est donc un édito en direct live.
Voici donc qu’un gros morceau de cellulose a réussi à bloquer trois TER, un Intercité et un TGV pendant déjà plus de 2h30, avec pour seule aide, la gravité et un petit coup de vent. Mais ce n’est pas tout. Cette masse végétale a également réussi, dans le même temps, à provoquer des réactions de survie typique de l’espèce dominante de la planète (nous, en principe). Parmi ces réactions, la première que j’ai pu observer a été la recherche d’une connexion stable à Internet (« rhooo, mais il est pourri le réseau ici »). Le temps passant des tentatives se sont multipliées pour trouver une source de nutriment... pour les smartphones. En pleine démarche anthropologique amateur j’ai alors assisté à des approches primitives de négociation autour des sources (de courant) : « Vous avez un chargeur ? », « Il y a une prise ici ? » et même « puis-je me brancher sur votre ordinateur pour recharger ? »
Ce n’est finalement qu’après le passage d’une vague de désespoir technologique profonde que certains ont alors pris la peine de prendre en compte certains besoins qui leur semblaient secondaires : manger, boire, trouver les toilettes...
L’autre point notable qui m’a quelque peu surpris était la difficulté avérée qu’avait l’information à circuler. Il semblerait qu’en l’absence prolongée de certains médias numériques, l’information ne puisse plus garder son intégrité très longtemps. La branche s’est ainsi transformée en arbre puis en deux arbres, le caténaire s’est changé en container, les ouvriers œuvrant au changement nocturne des traverses en réparateurs d’un dégât provoqué à quelques kilomètres de là ou encore un simple rappel des passagers du TGV en une invitation à passer une nuit à l’hôtel. Force est de constater que les copier/coller sans ordinateurs ne fonctionnent plus vraiment...
Au moment où j’écris ces mots maintenant, le train est à nouveau en marche. D’ici peu tout le monde ici présent pourra à nouveau échanger et discuter numériquement à propos de cette éprouvante mésaventure, sans pour autant relever le point le plus marquant et le plus instructif. Je me permettrais de le résumer par une simple question : « quelle durée de vie peut espérer un habitant ordinaire d’un pays industrialisé si, subitement, cette fantastique toile numérique venait à brutalement ne plus fonctionner ? »
Je vais arriver chez moi d’ici quelques minutes, mais je garderai de cet épisode une déduction importante : lorsqu’on parle de technologie, il y a dépendance et dépendance. L’une d’elles, celle insidieusement distillée dans ces pages, est réciproque et mutuellement profitable. L’autre, par contre, s’apparente plus à de l’esclavage et c’est celle que j’ai majoritairement vue à l’œuvre ce soir, presque mêlée d’une panique difficilement contenue chez certains alors que moi-même étais relativement serein (certes, j’avais dans mon sac un bon livre, mon laptop, quelques cartes, un paquet de câbles, un mobile avec une autonomie indécente comparée à celle d’un smartphone et un énorme morceau d’emmental).
Voyez-vous, lorsqu’on n’est pas curieux de comprendre et d’explorer, on finit enchaîné et contrôlé par nos dépendances. La plupart des personnes que j’ai vues ce soir ne savent pas « faire sans » mais, plus important encore, ne savent pas « faire avec » non plus. Et là, ça fait vraiment peur !
Accessoirement, voici une idée pour la SNCF (non, je ne vais pas critiquer ou râler, je suis maintenant chez moi au chaud avec mes chats, avec certes plus de 3h de retard, mais là dehors des gens vont travailler sans doute une bonne partie de la nuit sur la voie à réparer les dégâts dans le froid pour que je puisse prendre mon TER demain matin) : installez des prises de courant équipées de monnayeur dans les voitures. En réglant l’aspect légal (tout le monde ne peut pas revendre du courant), je pense qu’il y a là une opportunité très intéressante ;)
Denis Bodor
p. 04 ACME Arietta G25 : un nano-ordinateur de la taille d'une gomme
p. 18 mbed : une approche un peu différente d'Arduino
p. 28 L'horloge binaire : une montre pas comme les autres
p. 40 Contrôlez votre Arduino avec la télécommande de votre TV
p. 54 Vos collègues vous énervent ? Contre-attaquez avec Arduino, une télécommande et un livre
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p. 94 Hack rapide : Mise à jour d'une souris lumineuse
Né en 2014, Hackable est un bimestriel destiné aux professionnels et particuliers souhaitant découvrir et progresser dans les domaines de l’électronique numérique et de l’embarqué. Il fournit un contenu riche orienté vers une audience désireuse de bénéficier d'une veille technologique différente et résolument pratique. Le contenu du magazine est conçu de manière à permettre une mise en pratique directe des connaissances acquises et apprendre tout en faisant.